arrière boutique

Nerwende s'enfonca dans l'obscurité de la petite pièce. Elle alluma une bougie et s'assit sur une caisse
"entrez et fermez la porte derrière vous, je vous prie"

Suivant la jeune femme, Meakil referma la porte sur ses pas et s'approcha de la jeune femme pour n'avoir qu'à murmurer...

"Il est étrange qu'un livre écrit en langue d'Umbar ait fini en ce lieu..."

Il laissa plâner quelques instants de silences, il pesait ses mots.

"Comment se fait-il de plus que la damoiselle qui me dit chercher un garde du corps, s'avére tenancière d'une boutique de cette sorte?Qui, si je ne m'abuse, contient largement de quoi vous faire pendre haut et court..."

Sur ces paroles, il jouait ses premières cartes. Il scruta le visage de la jeune femme dans l'obscurité afin d'y lire une quelconque réaction.

Nerwende lui sourit malicieusement. elle allait de surprise en surprise avec cet homme. Il voulait quelque chose d'elle , mais elle ne savait pas quoi.

"J'ai beaucoup plus d'influence dans cette ville que vous ne le soupçonnez. et puis...je n'ai pas peur de la pendaison"

... Enfin, on allait toucher au but...
"Si vous ne la craignez point, peut-être pourriez vous m'expliquer en quoi consiste le rôle de garde du corps en ce cas?"

"je ne crains pas la mort mais la torture. Je risquerais de dévoiler des choses qui ne doivent pas être entendues. Et puis ce serait dommage d'abimer mon joli corps en m'écartelant par exemple"

décidemment, cet entretien l'amusait

"Vous n'avez pas répondu à ma question, qu'est-ce qu'un livre écrit dans ma langue" ...Il semordit la langue en réalisant l'information que cela représentait ... " fait en plein coeur du royaume de Rohan? Si j'étais devin je dirai qu'on m'as tendu un "piège"?"

Elle sourit. L'homme venait de se dévoiler, en partie du moins. Elle fit l'innocente

"Je ne sais pas messire, je ne suis qu'une commercante, mes fournisseurs ne me disent pas d'où proviennent les objets qu'ils me vendent. Mais pourquoi chercherait t'on à vous pieger? Je ne comprends pas où vous voulez en venir, je vous assure"

... Meakil ne poussa plus loin de ce coté là, restait le but d'origine de sa présence en ce lieu. "Si vous avez su vous fournir un manuel militaire suderon, un grimoire d'Ortanc...
Pensez-vous que ce soit dans vos cordes?"

Elle fit mine de réfléchir

"oui...je crois que je pourrais trouver ça pour vous. Mais ce sera difficile à avoir"

Elle mentait, elle pouvait avoir tout ce qu'elle désirait. Ces hommes seraient près à donné leur vie pour satisfaire ses moindres caprices. Ils lui en apporteraient un si elle l'exigeait.

Il sut alors, qu'il avait en face de lui bien plus qu'une frêle jeune femme, peut-être même un alliée plus providentielle et bien plus agréable que ce rusteau de Vrozog et ses hommes ...

" Tu prendrais ce risque juste pour un client un peu exigeant...
Si j'ose me permettre la question qui est-tu?"
Remarquant subitement qu'il venait de transgresser la moitié des règles de politesses élémentaire, Meakil comprit que cette jeune femme à l'air si tendre était parvenue à le troubler

Il avait employé le tutoiement, voilà qui lui plaisait. Elle le sentait troublé, il était tombé dans son piège. Elle éluda sa deuxième question, l'heure de se dévoiler n'était pas encore venue

"Tu n'es pas un simple client, Je le sais. Et si tu le voulais, nous pourrions faire de grandes choses ensemble, nous pourrions...contrôler toute la citée"

Il savait à présent ce qu'elle voulait de lui, du moins en partie...

...' Alors nous y sommes, dans ce cas jouons'...
" Diriger cette cité... Quel agréable son ... Je n'ai rien entendu de si beau depuis... La veille de la chute de mon pére..."

Il sourit, pas de bonheur,depuis trop longtemps il ne le connaissait plus, mais du plaisir de se mesurer à une jeune femme si sure d'elle...

" Ton nom est Nerwende? Toute la citée vante les exploits de ta guilde, mais... pourquoi attirer ainsi le premier Suderon, à quoi bon caché que je le suis, qui vient à passer par ici ?"

"J'ai mes raisons de te désirer"

elle avait employé une bien mauvaise expression, elle rougit de sa bête allusion. Elle devait se calmer, mais il y avait bien longtemps qu'un homme lui avait tenu tête ainsi, d'habitude, ils se mettaient à genoux en quelques minutes seulement

"ce que je veux dire, c'est que je sais assez de choses sur toi pour te vouloir comme allié"
elle devait rester évasive, tout n'était pas gagner

Piqué au vif par ce lapsus Meakil ne put s'empècher de répondre:
"Que sais-tu qui te pousses t'en à me vouloir?"

Il avait utilisé cette expression pour rester ambigu... voir jusqu'où elle irait

Il continuait à parler en sous entendus, elle en fit de même
"Je ne te connais que peu. Mais je sais que tu désire la même chose que moi"

Elle le regarda droit dans les yeux et attendit sa réponse

[i]Pendant 2 secondes, il ne sut plus si ce qu'il désirait était dans le palais d'Edoras ou dans la pièce en cet instant.il s'approcha donc plus près et lui murmura.
"Si tu désires vraiment les mêmes choses que moi, peut-être faudrait-il en venir au fait?"

Elle l'avait donc conquit...Elle se rapprocha elle aussi, ses lèvres frôlaient presque celles de Meakil

"accepte d'être mon allié, accepte de diriger la guilde à mes cotés, et je comblerais tes moindres désires..."